1 - Liste du matériel nécessaire
Petit outillage pour enlever clous et punaises, décoincer un tiroir, etc. : tournevis (plat et cruciforme), tenailles, pinces, couteau, lampe électrique.
Nécessaire pour le nettoyage : blouse blanche, gants de caoutchouc, gants de coton ; balais, pelle et balayette, chiffons, aspirateur avec des embouts différents en particulier un embout fin, et rallonge électrique, sacs poubelle ; cartons ou sacs pour enlever les vieux cierges ; brosse noire en sanglier, brosse chiendent et chiffon doux ; seau, réserve d’eau, eau de Javel pour désinfecter ; térébenthine et cire pour les meubles ; pinceau à poils souples pour nettoyer les objets(toujours à sec), brosse à vêtement à poil doux pour les textiles qui sont en bon état.
Pour marquer les objets : tresse de coton, ciseaux, feutre fin indélébile.
Pour le rangement : papiers propres pour les étagères, tissus blanc (vieux draps) pour les ornements sacerdotaux, sacs plastiques alimentaires perforés propres pour le linge blanc ; boites de rangement ; cartons à chaussures, cartons à fleurs.
Pour faire l’inventaire : grille-type à remplir (1 pour les objets, 1 pour les ornements), mètre, stylo, niveau à bulle pour prendre la mesure en hauteur des objets compliqués, compte-fils.
2 - Le rangement : lieux et meubles
Le local : Vérifier la fermeture des portes et fenêtres ; éviter les courants d’air ; éviter que la poussière, les feuilles, les souris se glissent par les interstices ; éviter l’arrivée d’eau en cas de neige ou de forte pluie ; fermer les volets quand l’espace n’est pas utilisé.
Boucher les trous du plancher, pour fermer l’accès aux souris ; renouveler régulièrement le grain empoisonné.
Se prémunir contre l’humidité du sol et des murs : ne rien poser directement au sol et surélever les meubles s’ils n’ont pas de pieds.
Assurer l’entretien régulier du lieu, car on ne peut pas conserver des objets propres dans un endroit sale.
Les meubles de rangement :
Nettoyage : les dépoussiérer avec un aspirateur ou une brosse ; s’ils ont été salis par des souris ou des moisissures, les désinfecter, laisser sécher, puis passer un peu d’essence de térébenthine et/ou de cire. Enlever clous et punaises (qui rouillent et risquent de déchirer ou de rayer les objets).
Entretien : s’assurer que les meubles ne sont pas attaqués par les vers, qui créent de la poussière avec leurs sciures et risquent d’attaquer les objets. Ne jamais ranger un objet en bois, papier, carton dans un meuble attaqué par les vers.
Vérifier la bonne fermeture des portes et des tiroirs et leur usage facile. Frotter avec un peu de savon les parties coulissantes : cela permet aux tiroirs de glisser de nouveau parfaitement
Le rangement des vêtements liturgiques et tissus.
Ils se rangent à plat, de préférence dans les meubles prévus à cet effet, chasublier ou chapier, dont le format est parfaitement adapté. S’assurer que ces meubles ne sont pas rongés par les vers qui salissent avec leurs sciures, ou accessibles aux souris qui adorent les chasubles.
Éviter de mettre trop de vêtements dans un tiroir car ceux du bas sont écrasés par le poids ; de plus la manipulation est difficile quand on veut sortit un vêtement.
Séparer les vêtements par un tissu propre de couleur claire, blanc de préférence. Pour cela, les vieux draps propres conviennent parfaitement. Protéger au minimum la planche du fond et le vêtement de dessus, afin que les vêtements d’un même tiroir ne soient pas en contact direct avec le meuble et soient à l’abri de la poussière.
Éviter de conserver les vêtements suspendus sur des cintres, car cela les affaiblit. S’il est vraiment impossible de faire autrement, rembourrer les cintres pour qu’ils ne marquent pas les vêtements.
Le rangement des objets métalliques : Les conserver dans leur coffret d’origine après s’être assuré de leur propreté. S’il n’y en a pas, les emballer dans du papier de soie pour les protéger de la poussière. On peut également les emballer dans un tissu de coton blanc. Éviter de les toucher avec les doigts, car même propres ils laissent des traces qui provoquent l’oxydation.
Regrouper les éléments d’un même ensemble pour éviter leur dispersion (chandeliers par séries, bénitiers avec leurs goupillons, encensoirs avec leurs navettes, etc.) Essayer de placer tout ce qui a rapport à l’autel dans un même meuble (calices, patènes, burettes, encensoirs, bénitiers, etc.). Ne pas mélanger sur une même étagère des objets de matériaux différents ; par exemple chandeliers et livres, ou bénitiers et vases. Mettre les objets métalliques ensemble, les livres sur une autre étagère, etc.
Le rangement des peintures et cadres : Ne pas les poser à même le sol (humidité, souris) ; les ranger verticalement en les plaçant cadre contre cadre ou châssis contre châssis, s’assurer qu’ils ne risquent pas de glisser.
Pour les peintures, les ranger de manière à ce que la face peinte ne soit pas exposée à la poussière et aux chocs.
Pour les canons d’autel, les grouper par série (il y a pour chaque canon un grand cadre et deux petits).
Le rangement des livres : Les ranger à plat à l’intérieur des meubles. Il est préférable de ne pas laisser de livres ouverts sur les lutrins ; à la longue, la lumière abîme le papier et les livres se déforment dans cette position.
La manipulation des objets : Prendre un seul objet à la fois et le manipuler avec les d eux mains. Ne pas prendre un objet par les anses car elles sont souvent fragiles. Avant de déplacer un objet, s’assurer de l’endroit où on va le poser. S’assurer de la solidité de l’objet avant de le prendre (pièces collées ou emboîtées, zones fragiles, peinture prête à tomber.) Si un objet est attaqué par les vers, ne pas le ranger dans un meuble avant de l’avoir traité ; il risquerait de contaminer le meuble.
3 - L’entretien : produits et matériaux
Les objets métalliques : Ne jamais nettoyer à l’eau. Ne pas utiliser les produits d’entretien traditionnels : Miror, Saint Marc, Buhler... car ils accélèrent le vieillissement et risquent de détruire la dorure, l’argenture ou le décor peint. Beaucoup de chandeliers et de croix ont perdu leur valeur et sont devenus des objets en cuivre ou en laiton, à la suite d’un nettoyage trop zélé ! Ne pas utiliser de produits abrasifs qui provoquent des rayures irréversibles. Ne jamais chercher à retirer la crasse qui s’est logée dans les creux du décor. La corrosion des métaux les rend ternes, mais en voulant la retirer, on retire également la pellicule qui protégeait le métal et la couche de dorure ou d’argenture qui la décorait. L’objet brille mais il est devenu plus fragile, il a perdu sa protection d’origine. Ce qui est conseillé : dépoussiérer avec un pinceau, emballer dans du papier de soie, utiliser des gants.
Les vêtements liturgiques : Les sortir, les aérer, passer l’aspirateur dans les tiroirs. Vérifier qu’il n’y a pas de souris. S’ils sont moisis, éliminer les traces blanches en passant une brosse à habits (souple pour ne pas risquer de déchirer le tissu ou d’arracher un décor) ; avant de brosser un vêtement, il faut s’assurer qu’il est en état de supporter un brossage.
Pour emballer et protéger : ne jamais utiliser de papier journal, salissant et dégageant des vapeurs acides ; de matière plastique, qui provoque de la condensation, sauf le plastique alimentaire ; de ruban adhésif, qui devient cassant, laisse des traces indélébiles ; d’épingles ou punaises, qui rouillent, déchirent, rayent les objets ; de matière abrasives, paille de fer, papier de verre, éponges qui grattent.
Utiliser de préférence des tissus de coton blanc (vieux draps), du papier de soie.
En conclusion
Il convient d’être :
- vigilant sur la qualité des produits employés ;
- méticuleux dans les opérations ;
- régulier dans l’entretien et la surveillance (une vérification annuelle des lieux, des meubles et des objets est un minimum) ;
- de s’adapter aux formes des vêtements (les cintres modernes sont trop petits) et de les protéger par une housse faite avec un vieux drap ;
- de ne pas conserver de tissus amidonnés. L’amidon jaunit, rend les tissus cassants, favorise les moisissures et attire certains insectes.
Entretien des objets
Une question portant sur le déplacement du mobilier non protégé dans les édifices protégés et les différentes autorisations à solliciter nous est parvenue.
Notre juriste, Anne-Violaine Hardel, y répond.
Est-il vrai que lorsqu’un édifice est inscrit ou classé, le mobilier intérieur qui ne l’est pas ne peut être bougé sans autorisations spécifiques ?
S’agissant des objets non protégés, l’affectataire peut de sa propre autorité et sans avoir à obtenir l’autorisation de la commune (pour une église communale) adapter la décoration intérieure, déplacer, aménager les meubles et objets cultuels, en vue de permettre la célébration des offices dans de meilleures conditions ou pour respecter les nouvelles dispositions liturgiques (Cour de Cassation, 2 juin 1953, Tribunal administratif de Lille du 29 novembre 1972, CAA Marseille, 22 novembre 2011, à propos de fresque). Autrement dit, la faculté d’aménager le mobilier à l’intérieur de l’édifice par le curé est possible pour des raisons liées aux besoins de la liturgie ou pour les nécessités du culte.
La circulaire ministérielle du 29 juillet 2011 sur les édifices du culte le rappelle dans les termes suivants :
« Le ministre du culte, desservant légitime a, seul, autorité dans l’édifice pour procéder aux aménagements intérieurs, notamment en ce qui concerne le mobilier liturgique (CE, 4 août 1916, Abbé Prudhommeaux) ». Ceci ressort généralement d’une jurisprudence diverse (par exemple, la possibilité d’un aménagement nouveau, CE, 15 janvier 1937, sieur de Bonnafos). A cet égard, un maire ne saurait s’opposer au déplacement de tableaux dans l’Église (CE, 26 décembre 1930, Abbé Tisseire). Cependant, l’affectataire ne peut les déplacer hors de l’édifice ou les transporter au presbytère. Et par ailleurs, il convient de préciser que dans un édifice classé, ces aménagements ne doivent pas nuire à l’esthétique d’ensemble de l’intérieur de l’édifice.
Il en va différemment pour le mobilier faisant l’objet d’une mesure de protection au titre des Monuments Historiques pour lequel, l’affectataire, s’il souhaite déplacer un mobilier protégé devra solliciter l’autorisation de la Direction régionale des affaires culturelles (D.R.A.C.).
Anne-Violaine Hardel, juriste